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Histoire de La Rochelle, site majeur de la traite négrière

 

Avec près de 3 millions de nuitées annuelles, le territoire rochelais attire chaque année de nombreux visiteurs. La Rochelle propose une expérience touristique unique basée sur ses valeurs que sont la mer, l’art de vivre, la gastronomie, la culture et la préservation de l’environnement.

A une autre époque, La Rochelle, ville portuaire tournée vers l’Atlantique, ne voyait pas défiler que des touristes enchantés. La ville s’était investie, tristement et massivement, dans une autre activité : la traite négrière, particulièrement après la perte du Canada en 1763. Le commerce triangulaire, qui impliquait la déportation d’Africains réduits en esclavage vers les colonies des Amériques pour y travailler dans les plantations, a profondément marqué l’histoire et le paysage urbain de la ville.

La traite négrière et l’exploitation du sucre produit par les esclaves ont permis à La Rochelle de connaître une période de prospérité économique exceptionnelle au XVIIIe siècle. Les fortunes amassées par les armateurs et les planteurs ont contribué à la construction de nombreux hôtels particuliers qui subsistent encore aujourd’hui.

En effet, les armateurs rochelais, attirés par les profits considérables de la traite, ont joué un rôle crucial dans son essor. Ils ont financé et armé plus de 420 navires négriers qui ont quitté le port de La Rochelle.
Parmi les familles d’armateurs les plus influentes, on peut citer les Rasteau, qui armaient des navires tels que « L’Amitié », « Les Trois Frères », « Le Cerf Volant », et « La Rosalie », les Pascaud, les Seignette, les Fleuriau, les Depont, les Carré de Candé, les Lepage, les Harouard du Beignon, les Meynard, les Garreau, et les Gilbert de Gourville…

Les lieux de mémoire… et de visite pour les passionnés d’Histoire:

De la traite négrière à La Rochelle, la ville conserve de nombreux vestiges de son passé :

  • L’Esplanade Saint-Jean d’Acre: C’est sur cet emplacement qu’étaient construits les grands navires de commerce, y compris les navires négriers.
  • La rue Réaumur: Surnommée la « grande rue des armateurs », elle abrite plusieurs hôtels particuliers qui appartenaient à de riches familles impliquées dans la traite. On peut y voir l’Hôtel Poupet, où séjourna Napoléon Bonaparte en 1808.
  • Le Square Rasteau: Ce lieu porte le nom de l’une des familles de planteurs et négriers les plus importantes de La Rochelle.
  • L’Hôtel de Beauharnais (22 rue Admyrauld): Acquis en 1755 par l’oncle du premier mari de l’impératrice Joséphine, Claude de Beauharnais.
  • L’Hôtel Harouard du Beignon (10 rue Admyrauld): Appartenant à un planteur de Saint-Domingue, cet hôtel rappelle que des esclaves étaient amenés de la colonie vers La Rochelle pour y apprendre un métier.
  • La Chambre de Commerce (Rue du Palais): Lieu de négoce et de financement des expéditions triangulaires, la Chambre de Commerce était dirigée par des armateurs influents.
  • Le quartier Saint-Nicolas: Ce quartier populaire abritait des entrepôts, des auberges, et des artisans qui participaient à l’économie de la traite, notamment par le biais de la « pacotille », des marchandises échangées contre des esclaves en Afrique.
  • La Guignette (ancien entrepôt du quartier Saint-Nicolas) : Témoin du dynamisme commercial du quartier Saint-Nicolas.
  • L’Hôtel Lepage (23 rue Saint-Claude): Résidence des frères Lepage, les plus grands constructeurs de navires de La Rochelle, qui ont notamment construit des navires négriers comme « le Zeepaert » et « l’Euryale ».
  • L’Ancienne raffinerie (Rue Duc): Des vestiges de l’activité sucrière, notamment des pots en terre utilisés pour la fabrication du sucre, ont été retrouvés sur ce site.
  • L’Hôtel Fleuriau de Bellevue (10 rue Fleuriau): Acheté par le planteur Aimé-Benjamin Fleuriau, cet hôtel abrite aujourd’hui le Musée du Nouveau Monde, qui consacre des salles à l’histoire de la traite négrière rochelaise.
  • L’Hôtel Dupaty de Clam (26 rue Chef de Ville): Cet hôtel appartenait à la famille Dupaty de Clam, dont plusieurs membres étaient planteurs et propriétaires d’esclaves à Saint-Domingue.
  • Les raffineries Creagh et Julien Fils (29 à 37 rue Chef de Ville): Vestiges des nombreuses raffineries de sucre qui se trouvaient à La Rochelle au XVIIIe siècle.
  • L’Hôtel Gilbert de Gourville (11 bis rue Eugène Fromentin): Acquis par Jean Gilbert, seigneur de Gourville, qui demanda à conserver son esclave pour lui enseigner le jardinage.
  • La rue de l’Escale: Des pierres provenant de l’estuaire du fleuve Sénégal, point de départ de nombreuses expéditions négrières, sont intégrées aux trottoirs de cette rue. On y trouve également l’ancienne raffinerie de sucre de la famille Belin.
  • La cathédrale Saint-Louis: Des tableaux exposés dans la chapelle des ex-voto représentent des navires négriers rochelais.
  • Le clocher de l’église Saint-Barthélémy: Vestige de l’église qui était la paroisse des armateurs et négociants, c’est là qu’ont été baptisés de nombreux esclaves.
  • L’Hôtel Bernon (27 rue Amelot): Construit pour la famille d’armateurs Bernon, cet hôtel est décoré de motifs représentant des fèves de cacao.
  • L’église Saint Sauveur: Une maquette d’un navire de la Compagnie des Indes Occidentales, qui participait à la traite négrière, est exposée dans la nef.

Tous ces haut lieux chargés d’histoires se trouvent dans un rayon de 5 km autour de nos locations de vacances.

La mémoire de l’esclavage:

La Rochelle a été néanmoins l’une des premières villes françaises à s’interroger sur son passé négrier. L’ouverture du Musée du Nouveau Monde en 1982 et la création de lieux de mémoire comme le parc d’Orbigny, l’allée Aimé-Césaire, et la promenade Toussaint-Louverture témoignent de la volonté de la ville de reconnaître son implication dans la traite négrière et de rendre hommage aux victimes de l’esclavage.

Gardons toujours la mémoire des lieux et des moments …